Les noms de lieux indigènes à Saint-Vincent : entre traces et effacements

Paula Prescod, Université de Picardie Jules Verne, France

L’acte de nommer un lieu ne peut être considéré comme un acte éminemment neutre. Il est intrinsèquement lié aux questions de possession et d’identification mais aussi aux dynamiques de pouvoir et de contrôle sur un territoire. Les toponymes sont souvent le témoignage de la manière dont ces aspects ont évolué au cours de l’histoire. Ils peuvent aussi laisser les traces de l’entremêlement des cultures, des langues et des préoccupations de ceux qui ont habité les lieux. Ils nous donnent envie, enfin, de creuser l’histoire pour mieux saisir ces dynamiques de contacts. Dans cet article, nous focalisons notre attention sur les noms de lieux indigènes qui tapissent la carte de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, nation plurielle comptant plus de 30 îles et cayes situées au sud de l’archipel des Caraïbes. Cette étude cherchera à démontrer que l’effort concerté des Européens pour effacer l’indigénéité de la quasi-totalité du territoire a eu pour effet de réduire de façon significative le nombre de toponymes indigènes même si certains perdurent dans le paysage topographique vincentien. La nature hybride et la cohabitation des toponymes indigènes et exogènes témoignent de l’entremêlement issu de la cohabitation sur le territoire des forces carib, françaises et anglaises à partir du dix-septième siècle. .


Download a pdf of the complete article here.