L’album Laru Beya d’Aurelio, du Honduras au Sénégal en passant par le Belize et le Canada. Réflexions ethnomusicologiques sur les processus créatifs mis en jeu dans la réalisation d’un disque de musique garifuna au début du XXIe siècle.

Ons Barnat, Université du Québec à Montréal

Genre acoustique né de la rencontre (imposée par l’exil) au XIXe siècle entre les Garinagu et des populations hispaniques centraméricaines, la paranda connaît depuis les années 2000 un regain d’intérêt chez les acteurs de la production discographique garifuna. Depuis son apparition dans les studios d’enregistrement, elle a évolué vers une forme modernisée, faisant appel à des instruments électriques et des procédés de traitement du son caractéristiques des musiques « populaires ». Devenue en 1999 (avec la compilation Paranda: Africa in Central America, produite par Stonetree Records et distribuée par Warner/Elektra) une « musique du monde » sur le marché discographique international, cette nouvelle forme de paranda connaît un succès conséquent dans les palmarès de world music – popularité qui se déploie après coup chez les Garinagu centraméricains, qui redécouvrent un genre jusqu’alors quasiment disparu dans sa version villageoise. À partir de l’analyse des divers mécanismes et modalités activés dans le cadre spatio-temporel spécifique au studio d’enregistrement, cet article propose quelques réflexions ethnomusicologiques sur les processus créatifs mis en jeu dans la réalisation d’un disque de musique garifuna au début du XXIe siècle : l’album Laru Beya (2011) du parandero Aurelio Martinez, produit par Stonetree Records et distribué internationalement.


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