Brasilianiser Proust – La nature comme élément d’assimilation de l’importation culturelle – (1920-1960)

Etienne Sauthier (CREDA /Université Paris III, Sorbonne Nouvelle)

Résumé

C’est en 1920 que les premiers volumes d’À la Recherche du Temps Perdu arrivent au Brésil. En décembre 1919, le nom de l’auteur était apparu pour la première fois dans la presse de Rio de Janeiro, porté par le Prix Goncourt qu’il venait de remporter.Proust peine dans un premier temps à se construire une place auprès du lectorat brésilien, mais dès la seconde moitié des années 1920, il est de plus en plus commenté. On observe alors une appropriation brésilienne de La Recherche et une mise en adéquation de la lecture de l’oeuvre et de sa critique avec les problématiques culturelles et identitaires du pays dans la période. La réception brésilienne de Proust se fait ainsi à travers une assimilation de son oeuvre à l’espace de réception. Le paysage brésilien et la nature exubérante du pays, compris comme éléments métonymiques de l’espace de réception, sont dans cette optique des outils d’appropriation de Proust: des éléments permettant de le brasilianiser. Cet article a pour objectif de montrer quels sont les procédés de cette assimilation anthropophagique de l’auteur de la Recherche. Il cherche également à observer de quelle manière l’oeuvre de Proust peut apporter des clés de lecture réflexive à la société brésilienne et à ses problématiques culturelles au moment où l’écrivain est lu et commenté.

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